Depuis 2022, des habitants et habitantes de Lisle sur Tarn se réunissent dans l’optique de former un collectif citoyen qui s’engage à façonner l’avenir de notre commune.
Le cœur de notre projet repose sur la conviction que chaque personne vivant à Lisle sur Tarn devrait pouvoir contribuer à l’organisation de ce territoire, à son développement et à son hospitalité.
Nous croyons que tout le monde est capable d’agir dans l’intérêt collectif et de faire preuve d’ingéniosité pour trouver des solutions sur lesquelles tout le monde puisse s’accorder.
Nous pensons que la diversité sociale, générationnelle et culturelle est une force qui peut nous aider à améliorer notre quotidien et notre environnement.
Pour notre collectif, le renouvellement politique signifie laisser moins de place aux partis, pour être plus ouverts. Nous espérons que notre projet soit plus fort que les différences ou oppositions de partis, les différences ou oppositions d’âges, les différences ou oppositions sociales…
Nous voulons soutenir une organisation harmonieuse au sein de notre village, articulant un centre ville historique revitalisé, les espaces urbains, périphériques et ruraux, tous intégrés au développement économique durable de notre village.
Par exemple, nous souhaitons :
- contribuer à revitaliser les commerces du centre-ville ;
- participer à la transformation de l’agro-industrie en productions bio locales ;
- encourager les circuits courts ;
- développer les déplacements doux et des modes de transports publics et collectifs partagés en garantissant une meilleure répartition sur le territoire ;
- s’engager dans la vie culturelle et sociale ;
- se former, créer, inventer, accueillir…
Nous nous engageons à rendre compte de notre action en la présentant sous la forme de fiches projets et en l’évaluant à partir de critères déterminés collectivement et sous forme participative.
Chacun·e a sa place dans le projet, quelle que soit son expérience, ses compétences. Les expert·e·s comme les novices sont bienvenu·e·s, et sont à égalité !
Du coup, à l’entrée d’un Collectif, chacun·e pose sa carte de parti, ses casquettes associatives, ses mandats d’élu·e : on est Lislois·e engagé·e, avec son expérience, ses connaissances, mais c’est tout ce qu’on défend.
Pourquoi ?
Beaucoup de gens font le constat que la vie démocratique est pauvre dans notre village, que nous sommes très peu consulté·es, que quand on l’est, on ne tient pas compte de nos avis et que l’on appelle « consultation » des présentations de projets déjà ficelés.
La confrontation constante entre les deux personnalités politiques de la commune ne permettent pas de se concentrer sur des discussions portant sur le fond des sujets et les désaccords sont souvent vus comme des sources de complication et de contretemps.
Nous sommes nombreux et nombreuses à avoir envie de faire de la politique différemment, à penser que les désaccords permettent de nourrir le débat, qu’il faut écouter les voix dissonantes et comprendre pourquoi elles se font entendre. C’est ce qui permet de construire une solution plus forte et prenant en compte la diversité des opinions tant qu’elles sont dans le respect des valeurs de tolérance et d’ouverture.
Nous avons monté un collectif de personnes travaillant ensemble à cet objectif et nous avons commencé par définir nos valeurs et comment nous voulions travailler ensemble.
Les principes
Intégrité et transparence
Nous rejetons fermement toute forme de corruption et valorisons la libre expression. Nous favorisons un environnement d’échanges respectueux, où chaque idée est accueillie avec bienveillance et où l’information est transparente et vérifiable.
Intelligence collective et coopération
Nous croyons en la synergie des savoirs et des expériences, et nous travaillons en collaboration avec tous les acteurs impliqués. La prise de décision au sein de notre collectif est équitable et participative, favorisant ainsi l’entraide, la solidarité et la résolution constructive des conflits.
Justice sociale et écologie
Notre action est guidée par la promotion de la justice sociale et de l’écologie, en tenant compte des enjeux climatiques et sociaux cruciaux. Ensemble, nous aspirons à construire un monde plus juste et durable, où la dignité de chaque individu est respectée et où la coopération est une force motrice de changement pour les générations présentes et futures.
Historique
Dans quelle vision de la démocratie les listes et communes participatives s’inscrivent-elles ?
Les listes citoyennes et participatives, les collectifs d’habitant·es qui les ont précédées ou leur ont subsisté, tout comme les communes participatives, font progressivement mouvement en France depuis 2014 et plus particulièrement depuis 2020.
Elles se retrouvent pour échanger, s’entraider, s’inspirer et se relier au sein du jeune réseau Actions Communes.
Si elles ne parlent pas d’une seule et même voix, elles ont mené un travail autour de leur raison d’être qui permet de préciser leur relation et leur ambition à la démocratie.
Derrière l’appellation « listes citoyennes et participatives », les collectifs d’habitant·es et les communes participatives qui les portent, reconnaissent
« le principe que l’animation de la démocratie locale est un projet politique radical, c’est-à-dire qui porte le souhait de revenir aux racines de la démocratie et du pouvoir partagé […] affirm[ent] que la démocratie est un idéal politique qui concrétise l’égalité entre les personnes sans distinction de genre, de religion ou de statut social. […] considè[rent] les citoyennes et les citoyens […] comme des acteur·rices doté·es du pouvoir d’agir et constituant la seule source de légitimité des décisions publiques. […] reconnaiss[ent] différents niveaux de participation tout en privilégiant la co-construction et la co-décision pour favoriser le débat d’idées aux rapports de force »
La coopérative Fréquence Commune, qui accompagne l’organisation et la délibération démocratique au sein de communes participatives, a tenté, elle aussi, de préciser quelle était sa vision de la démocratie.
En écho et en soutien aux constats dressés par Manon Loisel et Nicolas Rio dans leur ouvrage Faut-il en finir avec la démocratie participative ? la coopérative s’est exprimée sur l’importance de nommer les insuffisances d’une démocratie participative et d’œuvrer en faveur d’une démocratie délibérative.
À la faveur des expérimentations en cours dans les communes participatives et du débat public sur la démocratie en France, le mouvement des communes participatives navigue aujourd’hui dans des vocabulaires, des ambitions et des visions qui tour à tour empruntent à la démocratie participative, à la démocratie délibérative, à la démocratie d’interpellation et à la démocratie directe.
Si le débat n’est pas tranché (et si les communes participatives ne cherchent d’ailleurs pas forcément à le faire), il dit tout de même un peu de la couleur de ce mouvement qui cherche et s’oblige à remettre les habitant·es au cœur des décisions qui les concernent.